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puériculture et réflexothérapie 3

17/9/2017

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​Alizée, contre vents et marées... 

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Alizée est une jeune femme avec autisme âgée de 20 ans. Elle vient en consultation en réflexothérapie, ayant dans un 1er temps accompagné sa maman lors des soins pour cette dernière.
Lors de cette 1ère séance, je décide de procéder à une anamnèse «ordinaire», de la même manière que je le fais avec toute autre personne, en ayant connaissance néanmoins des singularités d’Alizée.
Elle m’autorise à m’adresser à elle en face à face, ne manifestant que peu d’évitement, et je l’en remercie pour l’effort que cela doit lui demander.
L’une des questions la plus simple, et sans doute aussi d’une grande complexité pour elle que je lui pose, concerne le motif de sa présence en consultation, la question des symptômes que je dois considérer afin d’établir un protocole de soins individualisé pour les séances à venir.
Alizée est émue. Elle évoque ce stress et l’anxiété qui lui nouent la gorge de façon trop permanente ; elle parle des crises d’angoisse qui l’oppressent, bloquent sa respiration et contractent son plexus.
Puis Alizée poursuit et évoque ce handicap qui l’empêche de sortir, de voir du monde, le monde, de parler, de communiquer, et qui depuis l’âge de 13 ans a engendré une rupture sociale, un isolement total.
Alizée ajoute qu’elle aurait envie d’aller voir des amis, mais que la peur prend le dessus, la peur d’être jugée dit-elle, qui l’empêche de s’ouvrir aux autres.
Alizée s’exprime et des larmes coulent et son chagrin est là entre nous dans ce moment de partage.
Touchée moi-même et très émue par la détresse d’Alizée, alors que nous ne nous connaissons qu’à peine, l’affection qui m’envahit -je me sens tellement en empathie, sensible à sa peine – m’entraîne à me lever, m’avancer vers Alizée assise derrière le bureau qui nous sépare, et à me positionner dans son dos. Avec douceur, une attention toute centrée sur les émotions d’Alizée, sur sa souffrance et à l’écoute de ses ressentis, de ses mouvements ou de ses frémissements, délicatement je pose mes mains sur son front, et lui caresse tendrement le front, ses tempes et ses cheveux, de la même manière que ma grand-mère me réconfortait le soir avant de dormir lorsque j’étais une enfant inquiète qui avait peur du noir.
Je dis à Alizée qu‘elle peut lâcher sa peine, que mes mains avec lesquelles elle fait connaissance sont là pour prendre soin d’elle, alors que nous allons procéder à une séance de réflexothérapie auriculaire.
Alizée relâche sa nuque et laisse poser sa tête sur moi, oscillant au rythme de ma respiration et commençant à s’apaiser progressivement. Quelques minutes se passent ainsi.
La dimension du soin, en référence à l’éthique selon Mr Emmanuel Hirsch que j’évoque régulièrement, me semble bien présente dans cette proximité, la juste distance ou la juste mesure d’égard au coeur de la relation thérapeutique que nous venons d’ouvrir. Je respecte Alizée dans tout ce qui la définit et la caractérise. Je lui porte un sincère sentiment de dignité, de considération, touchée par sa singularité propre.
Le moment venu, j’invite Alizée à venir s’installer sur la table de soin afin que la séance en réflexothérapie auriculaire débute.
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Sur l’aspect plus technique, je trouve intéressant ici d‘évoquer quelques choix en termes de stimulations de points réflexes :
> Tout d’abord, ma préoccupation première est de soulager Alizée de cette sensation d’oppression lui coupant le souffle, tenaillant sa poitrine, entretenant un mouvement de fermeture du plexus et entravant de fait une posture d’ouverture à autrui, d’ouverture au monde.
Un travail par voie réflexe sur le système cardio-péricardique me semble indispensable et judicieux en ouverture de séance. L’expression « Avoir le coeur lourd » n’est pas plus appropriée ailleurs qu’ici, en cet instant avec Alizée.
> Un des autres axes orientant le plan de soin avec évidence est celui du champ de l’angoisse, de l’anxiété, des peurs qui envahissent Alizée l’empêchant d’agir, la tétanisant en quelque sorte.
Ainsi, je choisis de travailler principalement sur le système nerveux central, en stimulant le lobe frontal, le système limbique, en agissant sur le stress.
D’autres points réflexes seront stimulés pour compléter ce plan de soin.

Lors de notre 2ème rendez-vous, Alizée fait part de certains changements. Elle dit se sentir plus posée, même ralentie ou fatiguée. Elle décrit une nette diminution de certains troubles comme le fait de «ruminer» et d’être constamment avec des pensées récurrentes, voire obsessionnelles.
J’émets cette hypothèse qu’elle explorerait un bord opposé à celui qu’elle a toujours connu jusqu’alors, simplement le fait de pouvoir s’ennuyer et de laisser son corps au repos.
Sa maman me dit avoir été surprise qu’Alizée se soit laissée aller à l’expression de ses émotions la dernière fois et se soit laissée porter ainsi sur moi. Son propos me touche, car je suis touchée par Alizée et les efforts qu’elle a dû faire.
Et je resitue le contexte d’une évolution positive d’Alizée sur plusieurs années d’aide et d’accompagnement l’amenant progressivement à s’exprimer.
J’entrevois Alizée dans l’émergence de ses potentialités grâce à ses capacités propres et tout le soutien dont elle a bénéficié, familial et professionnel. Et je ne peux que l’encourager à poursuivre…

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​Les mots qu’Alizée a accepté de partager suite aux séances :

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« Dans la 1ère séance je suis ressorti détendue est moins de pensées négative. Quand j’observais les choses qui se passe ou des objets, après la séance je n’arrivais pas a penser de trop et à réfléchir à ce moment la et je me sentais poser et beaucoup moins envahit. Ça c’était tout sa après la première séance, Et aussi j’ai ressenti de la fatigue, beaucoup de fatigue après les jours qui suivait. »
« 2ème séance, pendant au début de la séance j’ai ressenti de la fatigue les yeux qui me piquait, et quand sa c’est terminé, ça, j’ai trouvé que j’étais moins fatigué. Mais par contre j’ai toujours envahit par quesque que je dois dire ou faire, faire attention a tout ça j’en ai marre. Je me sens posé par contre dans la tête,
dans les jours après la 2ème séance j’ai trouvé que j’avais de l’énergie et j’avais encore plus envie de faire des choses, de aider maman, je trouve que je m’occupe, et que je pense moins et je voulais vous dire le travail que vous faite sur moi me fait beaucoup de bien, ça m’aide beaucoup. J’arrive beaucoup moins a me dire de ne pas m’occuper. Mais des fois me sens souvent fatigué quand je m’occupe, quand je me concentre. Et puis j’ai fait ce que vous m’avez dit par rapport au poid, je mange dans une petite assiette et c’est mieux, et j’essaie de doser dans un verre tout ce que je mange. »

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​A mon tour, je voulais vous dire Alizée combien dans cette réciprocité thérapeutique, vous accompagner me touche. Vous dire aussi que vos potentialités vous permettent d’avancer et que ce qui bouge aujourd’hui est le fruit de tout ce que vous avez engagé depuis plusieurs années avec les personnes qui prennent soin de vous et vous soutiennent.
Merci à vous pour la confiance que vous m’accordez.
Sylvie ​

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